Pas communs comme cochons !

70 Haute-Saône

À Chargey-lès-Gray (70), Baptiste Bernard et Emilie Jarrot font naître et élèvent des cochons qui s’épanouissent en plein air, toute l’année. Ces producteurs de porc bio convaincus aimeraient faire des émules.

Queues en tire-bouchons et oreilles tombantes, les cochons roses et bruns s’ébrouent dans le pré, autour d’une cabane aux faux airs de yourte mongole. Ici, à Chargey-lès-Gray, Baptiste Bernard s’emploie à démontrer que l’élevage porcin ne se résume pas aux porcheries industrielles. Depuis 2015, cet agriculteur bio fait naître et engraisse des porcs qui vivent en plein air 365 jours par an. Un choix détonnant mais mûrement réfléchi.
« Après la crise du lait, j’ai voulu me tourner vers un autre type d’élevage. J’ai recherché quelque chose qui ne se faisait pas beaucoup dans la région et en agriculture biologique. J’ai finalement choisi le cochon » explique le Haut-Saônois qui se dirige naturellement vers l’élevage extensif. « Le plein air supposait moins d’investissement au départ. De toute façon, il était hors de question que j’aie des bestioles enfermées dans des bâtiments ! ».
Afin de maîtriser complètement sa production, Baptiste Bernard, rejoint en 2016 sur l’exploitation par sa compagne Emilie Jarrot, décide d’être à la fois naisseur et engraisseur. Les 40 truies mettent bas deux fois par an ; chaque portée compte dix porcelets en moyenne. Ce petit monde, ainsi que les deux verrats*, passent toute l’année à l’herbe. Trente hectares leur sont ainsi réservés ; les 56 autres hectares de la ferme sont cultivés en céréales et protéagineux (pois et féveroles) pour alimenter le troupeau.

Des idées reçues battues en brèche
Dans ces conditions, respectueuses du rythme biologique et de l’instinct naturel des animaux, Baptiste et Emilie battent en brèche toutes les idées reçues sur l’élevage porcin. «La ferme rejette zéro effluent ; on n’a pas de problèmes d’odeurs, soulignent les agriculteurs. Et on n’a jamais eu besoin de faire venir le vétérinaire pour des animaux malades ! Le seul souci, c’est le parasitisme : cela passe très bien avec une cure d’ail pendant 5 jours. On n’utilise évidemment aucun antibiotique ». Dotée d’un laboratoire de découpe et d’un séchoir, la Ferme de la Rente Rouge commercialise un tiers de sa production en vente directe, dans des AMAP ou des commerces locaux. Le reste est transformé en jambon sec dans le Massif central. « On veut avant tout faire du qualitatif et conserver une structure à taille humaine. On n’a pas l’intention de s’agrandir » insiste Baptiste Bernard.
Ses priorités sont plutôt d’accentuer la dimension écologique de l’exploitation en plantant des haies ou en utilisant sa jument pour remplacer son tracteur. Il a également à coeur de partager son expérience afin de susciter des vocations :
« on aimerait développer la filière et être rejoints par d’autres éleveurs ». Son enthousiasme et la qualité de ses produits plaident en sa faveur. Comme la bonne bouille de ses cochons.

*Le verrat est le cochon mâle.

Ferme de la Rente Rouge
70100 Chargey-lès-Gray
porcbio.larenterouge@gmail.com
www.fermedelarenterouge.com

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Article du 18/03/2020 00:00, modifié le 28/04/2020 14:24

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