Revenu du Danemark avec un titre de champion d’Europe, catégorie arts graphiques, le jurassien Lucas PERNET a vécu une aventure hors du commun : celle des Worldskills, celle qui façonne un homme.
« Médaille d’or : je ne pouvais pas l’imaginer, même dans mes rêves les plus fous. » Lucas PERNET est encore sur son nuage. Une semaine après son titre de champion d’Europe des Euroskills – la compétition des métiers – le Jurassien commence à réaliser : « Deux ans à m’entrainer d’arrache-pied. Je ne pense pas revivre cette émotion un jour. La médaille, je l’aime pour toute l’histoire qu’il y a derrière. »
On rembobine : mars 2021. Lucas n’a pas encore 18 ans. Au lycée Jules Haag à Besançon (Doubs), il se passionne pour le design et le graphisme. Sa professeure principale, Pascale SIMONIN, voit chez lui un futur crack. Elle le prend sous son aile, et l’incite à se présenter aux sélections régionales des Worldskills, catégorie arts graphiques. Face à d’autres candidats plus âgés, il ne fait pas le poids. Recalé, il insiste et se représente deux ans plus tard, plus aguerri. Le jeune homme s’est transformé en machine de guerre. Il remporte haut la main les sélections régionales. A Lyon, il décroche la médaille de bronze aux championnats de France. Une médaille qui lui ouvre les portes de l’équipe de France des métiers. Le lédonien (Jura) est sélectionné pour représenter son pays aux championnats d’Europe d’Herning, au Danemark.
La suite, on la connait : des mois d’entrainement, récompensés par un titre de champion d’Europe. Le soir de la cérémonie de remise des prix, il est dans les tribunes d’Herning, au Danemark, avec ses copains de l’équipe de France. 20h47. Alors que les « Bleu » ont déjà trusté une grande partie des médailles dans les autres disciplines, le speaker annonce sa catégorie « Graphic Design Technology ». Il raconte :
« J’ai des poussées d’adrénalines, des montées de stress. Je cherche du regard mes collègues, pour trouver du soutien. Le premier nom qui sort : la Hongrie. Je me dis « Ouf, je ne suis pas en bronze ». Je croyais vraiment en l’or. Puis la candidate belge est appelée pour la médaille d’argent. Je suis alors partagé : soit je suis en or, soit je n’ai rien. J’entends : « And the gold medal goes to … [temps de pause de plusieurs secondes …] FRANCE, LUCAS PERNET ! » Je lève les yeux sur l’écran géant pour être sûr d’avoir bien entendu : c’est confirmé, je suis champion d’Europe. Là, c’est le feu d’artifice. J’explose, je saute, je cours, je saute dans les bras de tous ceux que je croise. Je suis en ébullition … »
Depuis huit jours, Lucas est revenu à la vraie vie. Pas simple : « J’ai accusé le coup. Cette médaille marque la fin d’une extraordinaire aventure. Il y a comme une sorte de vide depuis que je suis rentré. Un peu de tristesse aussi, qui commence à s’estomper. Je commence à relativiser et à prendre du recul : c’est la grosse fierté qui prédomine désormais ! »
Direction Nevers
Fier. Il peut l’être Lucas, comme nous le sommes tous ici à la Région. Nous l’avons accompagné depuis ses débuts. Nous avons cru en lui et nous avions raison. Depuis quelques jours, il a rejoint Nevers (Nièvre) pour une nouvelle étape de sa vie étudiante. Inscrit en master de design de recherche en scénographie, il découvre un nouvel univers : « Je ne sais pas où ça me mènera, mais ce master m’est nécessaire pour pouvoir enseigner plus tard. C’est quelque chose qui m’intéresserait, de pouvoir transmettre. » Champion d’Europe aujourd’hui, source d’inspiration pour demain : à 22 ans, Lucas a déjà tracé le chemin de son avenir …
Cette clé USB qui a failli tout gâcher …
Médaillé d’or, Lucas PERNET a bien failli tout perdre dès la première journée. Installé sur son poste de travail, alors que le début des épreuves n’a pas encore sonné, le jury vient inspecter sa caisse à outils. Il y trouve trois clés USB. Problème : ce sont des objets interdits par le règlement de compétition : « Ce sont des clés qui traînent dans ma trousse depuis plusieurs années. Je ne les avais jamais enlevées » nous explique Lucas, qui va passer par toutes les émotions : « de 10h à midi : j’ai vécu le plus gros coup de pression de ma life ! » Confisquées, les clés sont alors analysées par le jury. Par chance, aucune des trois n’était en état de fonctionner. HS. « C’est sans doute ce qui m’a sauvé » souffle Lucas. Un titre de champion d’Europe tient parfois à peu de choses …

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