L’industrie, dans ce qu’elle a de plus noble

Malgré les crises successives, l’industrie se porte plutôt bien, même si elle peine à recruter. Mardi 17 janvier 2023, Nicolas Soret et Eric Oternaud se sont rendus dans le nord Franche-Comté, l’un des tout premiers bassins industriels de France. Ils ont visité les sites d’Alstom (Belfort) et de Lisi (Grandvillars), fers de lance du territoire.

En déplacement hier dans le nord Franche-Comté, Nicolas Soret (vice-président chargé des finances et de l’économie) et Éric Oternaud (conseiller régional chargé de la conversion écologique de l'économie) ont pu vérifier que le nord Franche-Comté reste bel et bien une terre d’industrie. Dans tout ce qu’elle a de plus noble. Le programme de visite a été scindé en deux temps : Alstom le matin, Lisi Automotive l’après-midi. Deux entreprises emblématiques du territoire de Belfort.

Nicolas Soret et Eric Oternaud ont passé leur journée à Belfort pour s’imprégner de la culture industrielle du territoire - Photo Xavier Ducordeaux

La première fêtera ses 150 ans en 2029 ; la seconde s’apprête à souffler ses 250 bougies : fondée en 1 777, Lisi possède à Grandvillars le bâtiment industriel français le plus ancien encore en activité. L’entreprise ne fabrique plus de pièces d’horlogerie comme à ses débuts, mais elle est aujourd’hui l’un des leaders mondiaux dans la conception d’éléments de fixation pour l’automobile et l’aéronautique. Rien que pour le marché automobile, elle fabrique quelques 8 milliards de vis, écrous, rivets, clips et autres composants de sécurité chaque année. La fin programmée du véhicule thermique, et le développement ultra rapide du véhicule électrique ne lui fait pas peur : « On a anticipé cette mutation depuis 2015 », indique Christophe Martin, directeur du général business developement de Lisi Automotive, la branche automobile du groupe. Ses clients s’appellent ZF, BMW, Stelantis, Audi, Volkswagen, Renault-Nissan…

Pour assembler un véhicule, un constructeur aura besoin de 4 000 à 6 000 pièces de fixation. La spécialité de Lisi - Photo Xavier Ducordeaux

En région Bourgogne-Franche-Comté, le groupe emploie plus de 900 collaborateurs sur ses sites de Dasle (25), Delle (90), Grandvillars (90), Lure (70) et Melisey (70). Alors que son chiffre d’affaires en 2021 s’élevait à 485 millions d’euros, il devrait dépasser les 500 millions en 2022. « On a un savoir-faire colossal, mais on est malheureusement en train de perdre trop de compétences » s’inquiète Christophe Martin. L’industriel peine à attirer les jeunes : « Il n’existe plus une seule école en France qui forme à la frappe à froid ». L’entreprise est en train de créer sa propre école, sur le site de Dasle, pour former ses futurs collaborateurs. Car aujourd’hui, ils viennent de République tchèque, d’Allemagne, d’Espagne.

A gauche, un tube en acier. A droite, le produit fini, avant polissage. Entre les deux, les différentes étapes de frappe à froid pour modeler le produit - Photo Xavier Ducordeaux

Du côté des ressources humaines d’Alstom, le constat est identique. L’entreprise a 90 postes à pourvoir : « On ne trouve personne » constate Monica Martinho, Tenders and projects director du site de Belfort. Alstom est pourtant en pleine croissance. En difficulté en 2016, le groupe a su rebondir et fabrique aujourd’hui 114 motrices et locomotives par an. Elle s’apprête notamment à livrer en 2024 son nouveau TGV M, 52 ans après avoir le TGV 001. Un prototype est en ce moment en test en République Tchèque. La première rame prête à circuler en France devrait être livrée pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Le site de Belfort (494 salariés) est chargé d’assembler les éléments fabriqués dans les différentes usines d’Alstom France : « Il consommera 20 % d’énergie en moins, et on transportera 20 % de voyageurs en plus », précise Monica Martinho.

Le futur TGV M d’Alstom est assemblé dans les ateliers de Belfort - Photo Xavier Ducordeaux

L’autre projet sur lequel Alstom croit beaucoup, c’est le train hydrogène : « On travaille à l’intégration de la pile à combustible dans nos trains depuis 2016, confirme Thierry Tournier, directeur de l’innovation, qui trouve dans le nord Franche-Comté un écosystème bouillonnant : « On a ici des industriels très engagés, des laboratoires de recherche, des écoles et des formations pointues. On progresse très vite ensemble. On prévoit de faire circuler nos premières locomotives H2 en France en 2027 » conclut Thierry Tournier.

250 mètres de long : un atelier d’Alstom doit pouvoir accueillir l’équivalent d’une rame de TGV complète ! Photo Xavier Ducordeaux

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Article du 18/01/2023 09:17, modifié le 18/01/2023 11:44

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