Les Auxois se font un nom

C’était jour de concours pour les chevaux de trait d’Auxois, mardi 27 février 2024. C’est – bien sûr – un cheval de Côte-d’Or qui l’emporte. Mais cela pourrait bien changer dans les années à venir. La race s’exporte de mieux en mieux.

Maxime, Léane, son papa Florian et Eric Domain : un quatuor en or. Photo : Xavier Ducordeaux.

« C’est beaucoup d’émotion … [silence] … ce sont les juments de mon père, donc beaucoup d’émotion. » Eric Domin a besoin de retenir ses larmes. L’éleveur de chevaux de traits d’Auxois d’Huilly (21) vient de remporter son premier concours au général agricole, mardi 27 février 2024, à Paris. Une consécration : « J’ai toujours connu les traits d’Auxois à la maison. Mon père m’a initié dès 5 ans. C’est devenu une passion. Cet animal si impressionnant et pourtant si attaché à l’homme. Mes chevaux, ce sont mes amis. Il faut le vivre. »

Kiffa de la Fontaine est la grande championne de l’édition 2024 du concours de Traits d’Auxois. Photo : Xavier Ducordeaux.

La grande gagnante s’appelle Kiffa de la Fontaine, 4 ans, affichant 928 kg sur la balance. Elle était drivée pour le concours par Maxime et Léane, 16 ans tous les deux. Une expérience de plus pour la jeune fille qui étoffe son palmarès : l’an dernier, elle l’avait déjà emporté à Paris avec son cheval Flicka.

Sa réaction en vidéo :

La réaction de Léane Bizouard

Léane Bizouard a de qui tenir. Elle est la fille de Florian Bizoaurd, éleveur à Allerey, et la petite fille d’Abel Bizouard : l’homme qui a redonné ses lettres de noblesse au Trait d’Auxois, dans les années 90. L’éleveur de Sussey (21) a remis le cheval de trait dans les vignes, bien avant toutes les autres races : « pas pour des raisons marketing, mais pour une raison agronomique : plus on utilise la machine, plus on tasse le sol et moins il y a de vie dans les sols » précise-t-il.

Lorsqu’un cheval gagne, il y a presqu’à chaque fois un bout d’Abel (à droite sur la photo) dans son histoire. Photo : Xavier Ducordeaux.

Aujourd’hui, le travail de la vigne est devenu la première utilisation des chevaux de trait français. « A l’époque, on me prenait pour un fou » se rappelle pourtant le bourguignon. La pratique s’est démocratisée en 1997, lorsqu’Abel parvient à convertir au cheval le domaine le plus cher du monde : la Romanée Conti. Un coup d’accélérateur : « désormais, toutes les meilleures parcelles de vignes, dans toutes les grandes régions, sont travaillées au cheval ».

Des Auxois dans les vignes bordelaises
Ce renouveau d’intérêt pour le cheval de travail permet aujourd’hui à la race auxoise de stabiliser ses effectifs. En danger d’extinction il y a quelques années, il est aujourd’hui stable, avec 100 à 120 naissances par an. Il commence même à s’exporter. On trouve des ilots de la race dans le Massif central, en Charente et même … à Bordeaux. Car comme tout le monde le sait : on a forcément besoin d’un bourguignon pour faire du bon vin !

Pour la première fois, un cheval de Trait d’Auxois venu de Charente était en compétition sur le salon de l’agriculture. Photo : Xavier Ducordeaux.

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Article du 27/02/2024 16:04, modifié le 27/02/2024 17:49

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