Eveline soulier, écrivaine au cœur du territoire

Lauréate du prix Pergaud 2021 pour son ouvrage Les cahiers de ma mère, la Jurassienne Eveline Soulier est une femme multicarte, passionnée par la culture, la musique et l'écriture. Elle publie son premier roman, Doux Sauvage.

Eveline Soulier a consacré une partie de sa vie à l'enseignement et à l’art. Institutrice durant 5 ans puis professeure de français et de musique au collège de Mouthe (25) pendant une quinzaine d'années, « Et je pense que cela n'est peut-être pas anodin pour la suite de mon parcours » souligne-t-elle, elle a décidé ensuite d’acquérir son indépendance, d’enseigner le chant et de diriger des chorales pendant de nombreuses années, dans la région et en Suisse. L’écriture, elle l’a dans la tête et dans la peau depuis l’adolescence mais n’avait pas concrétisé, jusqu’à une formation de musico thérapeute suivie en 2008 qui l’a conduite à rédiger un mémoire.

La culture puis l’écriture
Outre l'enseignement, Eveline, mordue d’art, a également fondé une association culturelle, s’est lancée dans l’organisation d’un festival dans sa propre maison, après avoir transformé une grange en… salle de spectacle, où des artistes très éclectiques (de la musique classique au jazz, en passant par la musique irlandaise) se sont produits pendant une dizaine d'années.
Profondément ancrée à sa terre natale, fidèle à son village de Foncine-le-Haut (39), où elle y puise l’inspiration, Eveline Soulier se souvient, comme beaucoup de jeunes filles, avoir tenu un journal et s’être essayée à l’écriture de poèmes lors de son adolescence, trouvant souvent l’inspiration dans la nature environnante. En revanche, elle avoue ne pas avoir été une grande lectrice à cette époque. Mais un accident de voiture, qui la cloue au lit à l’âge de 20 ans, la conduit à découvrir "Autant en emporte le vent" de Margaret Mitchell. C’est un déclic. Subjuguée par la construction des héros, elle se met à lire intensément.
« Et à force de lire, j’ai eu envie d'écrire » avance-t-elle.

Des inspirations variées
Ses années d'enseignement lui ont permis de partager avec ses élèves sa passion pour la littérature, par exemple en créant avec eux des recueils de poésie. Malgré une longue période davantage dédiée à la musique, elle concède que l’écriture a fini par la rattraper. Aujourd’hui, les deux passions sont combinées, même si jongler entre l’une et l’autre n'est pas si facile. « La musique requiert une pratique régulière et assidue tandis que l'écriture exige de la solitude et une immersion totale dans un sujet. Quand on n’écrit pas, on écrit un peu quand même... On cherche, des choses nous touchent, on inscrit des lieux ou des choses dans sa tête. Par exemple, le personnage central de mon roman m’a été raconté plein de fois, je suis allée sur ses traces, son histoire m’a hantée. Je me suis dit "c’est un beau sujet, qu’est-ce que je peux en faire ?" »
Loin du cliché des écrivains accrochés à la lueur de leur chandelle, l’autrice travaille principalement le matin, « parce que les idées viennent plus facilement à ce moment-là » et se retire souvent dans la nature, qui « constitue ma référence permanente, ma source d’inspiration », jusqu’à investir parfois des monastères ou des cabanes familiales pour s'immerger pleinement dans ses écrits. Sylvain Tesson, considéré comme un mentor, Marguerite Duras et Patrick Modiano font partie de ses références.
Nouvelles, poésies, essais, récits, Eveline aime expérimenter. « Tout me passionne ! Chaque genre littéraire est une expérience. La poésie donne une liberté de création incroyable, le roman exige de tenir en haleine le lecteur sur la durée. Les œuvres plus personnelles comme "Les cahiers de ma mère" permettent d'approcher la vérité d'un personnage à la lumière de son histoire personnelle et de la grande histoire ». Son prochain projet ? Un carnet de route.

 

Doux Sauvage
Editions C-Cédille Auteurs
Parution février 2024
18€ dans les espaces culturels de Franche-Comté

La dernière œuvre de Eveline Soulier s’intitule Doux Sauvage. Dans ce roman, le héros doit affronter des situations difficiles qui demandent de l'empathie et de l'humanité. L’histoire est inspirée de faits réels, auxquels ont été greffés des personnages inventés. Elle se déroule dans un lieu non précisé géographiquement mais qui évoque fortement le Jura, les Alpes, les régions frontalières et évoque la vie solitaire d’un ermite (« un rustre, un dur à cuir ») qui a réellement vécu de nombreuses années dans une minuscule cabane. Celui-ci passionne Paul (informaticien dans une multinationale) jusqu’à l’obséder, l’isoler et l’éloigner de Nina, sa compagne journaliste qui, elle, affectionne le contact social.

CV express

  • Trois enfants, retraitée de l’Education Nationale
  • Maîtrise de lettres modernes
  • Certificat de technique vocale
  • Certificat de musicothérapeute
  • Direction de chœur en France et en Suisse
  • Enseignement d’expression vocale
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