Des capteurs intelligents pour mieux imaginer la ville de demain

Comptabiliser le nombre de véhicules traversant un secteur chaque jour ; la fréquentation d’une zone commerciale, d’une déchetterie ; ou encore réaliser des analyses de bruit dans un quartier de la ville : telles sont les différentes données que sont capable de collecter les capteurs intelligents du projet DataBFC TID, imaginé par la Région Bourgogne-Franche-Comté. Mis en œuvre par l’ARNia (Agence régionale du numérique et de l’intelligence artificielle) et l’entreprise Upcity, le projet est d’ores et déjà déployé dans sept territoires pilotes : les communes de Joigny (Yonne), Louhans (Saône-et-Loire), Châteauneuf (Côte-d’Or), Lure (Haute-Saône), la communauté de communes du Jovinien (Yonne), Pays de Montbéliard agglomération (Doubs) et Grand Belfort communauté d’agglomération (Territoire-de-Belfort).

321 capteurs opérationnels
Installés sur des candélabres, les 321 capteurs sont en place, et ont commencé leur travail de collecte. Lundi 17 juin 2025, une présentation du programme était organisée en mairie de Lure. « Au-delà du numérique, c’est le sujet du service public, du service public revisité » s’est exprimée Marie-Guite DUFAY, qui s’est dit « séduite et ravie de porter un projet innovant qui amène de l’objectivité dans la prise de décision des politiques publiques. »

A Montbéliard, les capteurs ont été installés dans le but de mesurer la fréquentation et l’usage des flux de vélos, ainsi que pour gérer les zones d’activités. A Louhans, les 53 capteurs sont disposés aux quatre coins de la ville : « C’est un outil parfaitement adapté qui va nous permettre de revoir nos espaces et de construire des aménagements urbains plus facilement. C’est de l’aide à la décision précieuse » se réjouit Frédéric BOUCHET, maire de Louhans, qui espère obtenir des renseignements précieux alors qu’il s’apprête à travailler sur l’aménagement de l’un de ses carrefours les plus dangereux.

A Lure, les premières analyse ont déjà livré quelques pistes : « On s’est aperçu que dans certaines rues de la ville, il n’y avait aucun passage entre 20h et 6h du matin : on peut donc se poser la question du maintien de l’éclairage public dans ces rues » avance Laetitia MAISON, directrice générale des services de la ville.

Confinancés par le plan d’investissements France 2030 et la Banque des territoires, les capteurs « ne sont pas des caméras » insiste Maxime DUSART, directeur général adjoint de Upcity. « Ils peuvent reconnaître du mouvement, des formes, distinguer une voiture d’une moto, un piéton d’un cycliste, mais ils ne peuvent pas identifier une plaque d’immatriculation ou un visage. » C’était une condition sine qua non à la réalisation du projet. La ville de Lure a d’ailleurs tenu à matérialiser cet effort de transparence autour des données collectées, en installant des panneaux explicatifs sur chaque mat sur lequel est fixé un capteur. Un système visuel composé d’icônes, de couleurs et de QR Codes permet aux citoyens d’identifier facilement les données collectées et leurs usages. Lure est la première commune française de moins de 10 000 habitants à adopter cette démarche pionnière, la troisième en France après Angers et Paris.

« C’est un essai qui est à transformer » a conclut Patrick MOLINOZ, vice-président de la Région et président de l’ARNia, avant d’annoncer un huitième territoire partant pour tester la solution : la communauté de communes Morvan Sommets et Grands Lacs (Nièvre).