Silence, ça pousse à Grosmagny

Sylvie BUGNON est responsable du Potager des Jeunes Pousses, basé à Grosmagny (Territoire de Belfort). Installée depuis 11 ans, la productrice évoque plus d’une trentaine d’années passées dans les métiers du maraîchage, de l’horticulture et de la pépinière. « Au départ, c’était un jardin partagé que nous avions créé, c’était l’un des premiers dans l’est de la France car ça n’existait pas encore. Nous avions un statut associatif, alors quand les récoltes étaient là, ça se passait bien, mais une année a été plus compliquée que les autres. Nous avons donc décidé d’un commun accord d’arrêter. Mais j’avais le matériel nécessaire pour continuer en tant qu’entreprise alors j’ai racheté des parcelles et je me suis lancée. »

Des activités diversifiées au cœur d’un territoire en demande
D’abord avec de la production de légumes, puis avec de la vente de plants -de légumes, d’aromatiques et de fleurs. En effet, avec une clientèle basée sur un territoire rural, dans le nord du Territoire de Belfort et au cœur du Ballon d’Alsace, et de nombreux départs à la retraite de maraîchers locaux à l’époque, la demande de plants est devenue très présente. À ces productions se sont ajoutés également du conseil à la clientèle, de la vente sur des marchés ou événements plus ponctuels, et des animations pédagogiques. « C’était une demande des centres de loisirs et des écoles, il y avait des fermes axées autour des animaux mais les enfants ne connaissaient pas le végétal. J’ai donc créé quelque chose de plus naturel, avec une mare aux grenouilles, des canards, un escape game et une chasse au trésor. » Enfin, la productrice fabrique aussi des produits transformés intégralement sur place et composés uniquement d’aliments naturels disponibles sur son terrain : jus de pomme bio, sirop de menthe, de sureau et de thym-citron… et sa spécialité, la pâte à tartiner chocolat végétale Chocomtois®.
Toute cette production, Sylvie BUGNON met un point d’honneur à la réaliser selon ses critères : « Je me suis toujours dit que si je faisais un produit transformé, ce serait uniquement avec mes produits. Ainsi, je n’achète aucun produit ni pour le transformer, ni pour le revendre. Et j’essaie de diversifier ma structure afin de proposer systématiquement une alternative, dès lors que quelque chose ne fonctionne pas. » Une démarche singulière de cette productrice pour créer de l’échange et placer l’humain au cœur de l’activité de maraîchage.

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