Conjuguer histoire et terroir

89 Yonne

A 800 m de l’Abbaye de la pierre-qui-vire, au lieu-dit « l’Huis Saint-Benoît » (89), une petite ferme s’invite dans le paysage. Ici, depuis plus de 25 ans, Philippe et Véronique Abrahamse élaborent des fromages de vache dans la pure tradition bénédictine. Pour eux, le bio n’est pas une étiquette mais une éthique.

Ils ont entre leurs mains bien plus qu’un produit du terroir. Dans leur petite fromagerie de l’Yonne, Philippe et Véronique Abrahamse tissent l’histoire d’une abbaye fondée en 1850. Eux sont arrivés il y a une vingtaine d’années avec l’envie de faire quelque chose de leurs mains. « Mes parents avaient des vaches laitières dans le Loiret et j’ai moi-même suivi un parcours agricole, explique Philippe Abrahamse. J’ai d’abord été agent de développement pour la Chambre d’Agriculture. Mais au fond, je savais que ma place était ailleurs : du côté des agriculteurs ». Achetée dans les années 1930 par l’abbaye de la Pierre-qui-Vire, la petite ferme mitoyenne permit à la communauté de se nourrir et de développer la vente de produits laitiers. Le fromage de la Pierre-qui-Vire était né !
En 1992, l’avenir de l’exploitation –170 hectares de terres agricoles qui nourrissent jusqu’à 70 vaches laitières et une centaine de chèvres–, est pour la première fois remis en question. Attachés à leur ferme, les moines cherchent alors un co-gérant : l’homme qui tombe à pic, ce sera Philippe Abrahamse.
« Cette ferme conduite en bio depuis 1969, ce fromage né du savoir-faire des moines, ce petit coin de nature préservé : tout me plaisait ». Fromages de vache, fromages blancs, yaourts et même bientôt crèmes desserts pour la restauration collective : dans leur petit atelier au vert, Philippe et Véronique font perdurer la tradition.
Au-delà du label, le bio est une véritable éthique pour Philippe Abrahamse qui cherche à devenir autonome à plusieurs niveaux :
« Les frères ont toujours produit leur propre fourrage pour les bêtes. C’était un premier pas ! En 2010, j’ai décidé d’aller plus loin, en mettant au point un petit méthaniseur, certainement l’un des premiers dans le département. Cette installation a été le fruit d’une longue réflexion avec en ligne de mire la réduction de la dépendance aux énergies fossiles. » Le principe ? Utiliser les déchets -lisier bovin, fumier de veau, céréales décortiquées-, pour créer du courant et de la chaleur.
Grâce à cette installation, Philippe Abrahamse récupère suffisamment d’énergie pour chauffer la fromagerie, les sanitaires et les maisons d’habitation avoisinantes. Reste toutefois une inconnue : que faire de cette chaleur au coeur de l’été ? Séchage de foin, utilisation du gaz dans les véhicules… L’agriculteur a déjà des pistes pour l’avenir. Une chose est sûre, il n’est pas du genre à se faire prier lorsqu’il s’agit de faire bouger les lignes.

Ferme de l’Abbaye 89630 Saint-Léger-Vauban
fromagerie.pierrequivire@gmail.com

www.apqv.fr (rubrique Connaître nos activités / La ferme

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Article du 14/03/2020 00:00, modifié le 04/05/2020 15:47

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