En région Bourgogne-Franche-Comté, 20 athlètes de haut niveau sont pressentis pour participer aux jeux olympiques ou paralympiques de Tokyo l’été prochain. Corentin Le Guen en fait partie. Portrait.
Il ne pense qu’à ça. Après une première participation aux jeux paralympiques à Rio en 2016, Corentin Le Guen n’a plus qu’une idée en tête : valider son ticket pour ceux de Tokyo, avec l’équipe de France rugby fauteuil : « Nous ne sommes pas encore qualifiés. Cela se jouera sur un seul tournoi, mi-2020. A Rio, j’avais 21 ans. Je n’ai pas beaucoup joué, je n’avais pas encore le niveau. Mais c’était une aventure extraordinaire. Le plus beau moment sportif de ma vie. »
Il y a tout juste 10 ans, Corentin devenait tétraplégique. Un accident bête, sur un terrain de rugby : « Je me suis retrouvé sous un regroupement. Mal placé. Les cervicales ont été touchées. J’ai subi une opération et après trois semaines de coma artificiel, on m’annonçait que je ne remarcherais plus. » Il passe alors très vite du choc à la réalité : « Je n’ai pas gambergé. Il fallait que je me batte et que je passe à autre chose. »
A Rio pour apprendre, à Tokyo pour gagner
Un an de rééducation plus tard, il rencontre Adrien Chalmin. Même passion, même parcours, même issue tragique. L’espoir du rugby français se retrouve lui aussi paralysé à l’âge de 19 ans. Il l’embarque dans l’aventure du rugby-fauteuil. Un mélange de basket, de football américain et bien sûr, de rugby : « Il me prête son fauteuil 10 minutes. Je suis explosé ! Mais j’accroche tout de suite. » Il signe une première licence à Clermont, aux côtés d’Adrien. En 2011, il crée son propre club, à Nuits-Saint-Georges : les Black Chairs. Tout s’enchaine. Champion de France troisième division dès la première année, puis deux titres de champions de France deuxième division, et une accession dans l’élite il y a quelques mois. Entre temps, une première sélection en équipe de France en 2015, qu’il ne quitte plus depuis et qui lui vaut d’être sur la liste des sportifs de haut-niveau du ministère des sports. La Région l’a naturellement inscrit sur celle des présélectionnés olympiques (voir encadré ci-dessous) : il recevra une bourse de 4 000 € pour l’accompagner dans sa préparation pour Tokyo. Lui qui ne vit que grâce à l’allocation adulte handicapé et d’une assurance accident-rugby, c’est un vrai plus : « J’en avais déjà bénéficié en 2016. Ça m’avait permis de financer un nouveau fauteuil. C’est entre 5000 et 8000 € un fauteuil de rugby … Or, avoir un équipement performant, c’est essentiel dans une compétition comme les JO ».
En route vers les médailles !
Pour aider les sportifs de Bourgogne-Franche-Comté à atteindre le plus haut-niveau, la Région s’appuie sur l’association « Objectif Médailles ». Des aides sont accordées aux sportifs inscrits sur la liste ministérielle de haut niveau « élite, seniors, relève et reconversion » et licenciés dans un club situé en Bourgogne-Franche-Comté. Ils doivent concilier parcours sportif et parcours scolaire, universitaire ou être en formation professionnelle. 103 sportifs ont été ciblés sur la saison 2019/2020. De 500€, les aides peuvent aller jusqu’à 1500 € pour les sportifs boursiers.
La Région fait également un effort particulier en direction des sportifs et des sportives susceptibles de partir aux jeux olympiques (24 juillet – 9 août 2020) et paralympiques (25 août – 6 septembre) de Tokyo. Ils sont 20 (dont 6 en catégories handisport) à être présélectionnés, à moins d’un an de l’échéance. La Région leur offre une bourse de 1500 € (complétée par une aide de 2500€ par d’autres partenaires) pour les aider dans leur préparation olympique.
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